Ana, fille des fleurs,
avait des cheveux longs jusqulaux pieds
Le roi ne voulait plus rester au chaud dans son lit douillet
Il se leva et partit à cheval, dans les champs, sous la pluie
Dans l’espoir de trouver
quelques fleurs égarées de pissenlit

Il trouva quelques anémones, dans un recoin ombreux
Et revint transi jusqulí  l’os, tout mouillé et très heureux.
Ses ministres se réjouirent,
ils poussèrent son fauteuil près du feu
Et lui apportèrent sur
un plat de la tisane chaude de sureau.

Entre temps
les serviteurs tressaient des mèches couleur d’or
Et les entortillaient comme
des tiges de vigne sur des arceaux.
Ils discutaient au sujet des taches de rousseur sur le nez
Certains disant qu’elles
sont charmantes et d’autres, une calamité.

Les yeux immenses d’Ana jetèrent des éclairs,
elle fronça le sourcil.
Elle s’arracha de leurs mains,
enfila toute seule son habit de brocart,
Puis elle se contempla dans le grand miroir – elle y vit
Un marbre qui paraissait trop ciselé,
qui paraissait sans vie…