Depuis son perchoir, il se regarda dans les vitrines vivement colorées, après quoi il voulut rentrer chez lui. Tout ni coup, une fillette qui portait une drôle de casquette bleue s’écria :
- Regardez, un perroquet !
Et Bobo lui répondit comme il savait faire :
- Billevesées !
- Qulest-ce que tu fais lí -haut, petit ?
- Cou-cou !
- Comment t’appelles-tu ?
- Cornichon !
Les gens se mirent ni rire et se rassemblèrent autour du palmier en plastique. Mais entre les fausses feuilles apparut soudain la tête de Pedro, le matou de tout ni l’heure, qui était parti sur les traces de Bobo. Effrayé, le perroquet grimpa de plus en plus haut dans le palmier, avec Pedro ni ses trousses. Et pendant son escalade, il ne cessait de crier : cornichon ! Billevesées ! Cou-cou ! Et les gens riaient, car on pensait que c’était une plaisanterie. Mais vous, les enfants, vous avez sûrement compris que Bobo était en danger de mort ! – bien qu’il pensât qu’il allait être sauvé par la télévision ou par les pompiers, comme ça arrive toujours avec les grandes vedettes en danger.
Mais pas question de cela ! A mesure que Bobo grimpait, Pedro s’approchait dangereusement, en se léchant les babines. En bas, les gens riaient et faisaient des commentaires. Alors, notre fillette tendit le bras et cria:
- Vole, petit, vole !
Nous avons tous parfois besoin d’un encouragement, d’une bonne parole ou, tout simplement, de quelqulun qui croit en nous. Même si nous n’avons jamais fait cette chose que tout le monde attend de nous. Et même si nous ne nous savons pas capables de la faire. Comme Bobo. Qui ignorait totalement qu’il pouvait voler. Mais en entendant la voix confiante de la fillette, il prit son courage ni deux mains ( c’est une façon de s’exprimer, car les perroquets, bien qu’ils soient pourvus d’un très grand courage, sont, hélas, dépourvus de mains), sauta vers elle, battit deux ou trois fois des ailes, plana et se posa sur son épaule, ni la grande joie des spectateurs.
